Queue de cheval et perte de cheveux

Queue de cheval serrée — Photo: Asier Romero/Shutterstock

Question : Est-il possible de perdre des cheveux à un endroit précis à force de les attacher toujours au même endroit et de les tirer vers l’arrière en queue de cheval ?

Réponse : Oui, ce que vous décrivez correspond à une affection bien connue appelée alopécie de traction. Elle survient lorsque les cheveux sont constamment tirés de la même manière, ce qui exerce une tension continue sur les follicules pileux. Le fait d’attacher régulièrement ses cheveux en queue de cheval serrée, surtout en les séparant toujours au même endroit, peut effectivement entraîner un affinement progressif de la chevelure, voire une perte de cheveux le long de la raie.

Lorsque vous tirez vos cheveux vers l’arrière de façon serrée, vous imposez une pression importante sur les follicules, notamment autour de la ligne frontale et le long de la raie. À la longue, cette tension constante peut les endommager, provoquant une fragilité, des cassures, puis une perte de cheveux qui peut devenir permanente si cette habitude perdure pendant plusieurs mois ou années. Beaucoup de femmes constatent une perte progressive, souvent sous forme d’un éclaircissement plutôt que de zones complètement dégarnies.

Même si l’on pourrait s’attendre à ce qu’une telle tension soit douloureuse - et c’est souvent le cas au début - le cuir chevelu peut s’habituer à cette sensation. De nombreuses femmes concernées par l’alopécie de traction disent ne plus ressentir la même gêne qu’auparavant, ce qui signifie que les dégâts peuvent continuer à se produire sans que vous en ayez conscience.

Pour y remédier, il est recommandé de modifier certaines habitudes capillaires. Essayez de coiffer vos cheveux plus librement : attachez votre queue de cheval plus bas, au niveau de la nuque, sans trop de tension, afin que vos cheveux tombent naturellement au lieu d’être plaqués contre le cuir chevelu. Mieux encore, alternez régulièrement vos coiffures plutôt que de porter une queue de cheval tous les jours. Laisser vos cheveux complètement détachés quelques jours par semaine peut permettre à vos follicules de se reposer.

Queue de cheval plus bas, au niveau de la nuque

Privilégiez également des accessoires plus doux, qui exercent moins de pression. Les chouchous en tissu répartissent la tension de manière plus uniforme que les élastiques classiques. Évitez les pinces en plastique ou en métal qui serrent trop les cheveux, et optez pour des barrettes plus larges ou des accessoires doublés de soie ou de satin, qui réduisent la friction et les cassures.

Il est aussi utile de changer régulièrement la raie de vos cheveux. En la gardant toujours au même endroit, vous exposez les mêmes follicules au soleil et aux agressions liées au coiffage. Alterner entre une raie au milieu, sur le côté, ou même ne pas en faire du tout, permet de répartir les tensions et d’accorder un temps de récupération aux différentes zones du cuir chevelu.

Enfin, sachez que ce qui ressemble à une alopécie de traction peut parfois être le signe d’un autre type de chute de cheveux. La perte de cheveux hormonale chez la femme (alopécie androgénétique) débute souvent par un élargissement progressif de la raie, ce qui peut prêter à confusion. D’autres facteurs, comme l’effluvium télogène (chute liée au stress), les carences nutritionnelles, les troubles thyroïdiens ou certaines maladies auto-immunes, peuvent également provoquer un amincissement des cheveux. Si vous avez déjà remarqué une perte significative ou persistante, il serait judicieux de consulter une dermatologue spécialisée dans les affections capillaires.

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